Le
jeudi 12 janvier 2017, nous sommes allés assister à des audiences au tribunal
correctionnel de Nantes.
La première affaire que nous avons entendue est celle
de Monsieur J. D’origine guyanaise, il ne connait pas ses parents. Sans emploi,
il est sans domicile fixe en France. Il
fréquentait une association d’aide aux démunis depuis 2002 à Nantes, « Brin de causette ».
Expulsé de cette association en raison de son comportement violent, il y est
retourné pour se venger…
Salle d’audience du tribunal de Nantes.
Le 2 novembre 2016, M. J s’est
montré menaçant envers le personnel de « Brin de causette », et il a
causé des dégâts au sein de ses locaux. Suite à cela, il a été exclu de l’association.
Un jour, il y revient pourtant de
force . Le 26 novembre 2016, il menace
de mort une employée chargée de l’accueil.
Elle lui aurait volé son « ticket de millionnaire » de 210 millions
d’euros. Il lui dit « Je vais te
crever! Salope, pute !».
Il
frappe alors un résident de l’association, également SDF, avec un balais,
à plusieurs reprises, jusqu’à ce qu’il se
casse en morceaux. Il essaye ensuite d’embrocher
l’homme avec. Son comportement a traumatisé la jeune employée, qui , depuis, veut quitter l’association. Elle
dit maintenant être très méfiante et vigilante.
A l’audience, la présidente du
tribunal lui signifie que son comportement
démesuré a effrayé ses victimes. Monsieur
J. répond : « La seul personne qui aie peur, c’est moi ». Cet homme
bégaye, tremble, coupe souvent la parole au juge.
Le président de l’association ainsi que le SDF
victime des coups de balais sont présents à l’audience. En voulant se défendre,
Monsieur J les pointe du doigt et les observe avec un regard noir. La juge doit
intervenir plusieurs fois pour le rappeler à l’ordre : « Regardez le tribunal quand vous
parlez ! ». Pris par la peur, il critique ce que dit la juge : «C’est n’importe quoi, c’est du charabia».
C’est un homme qui a des problèmes
d’alcoolisme, et des troubles psychologiques et psychiatriques sévères. Il a
été interné à plusieurs reprises à l’hôpital Saint Jacques mais en a été exclu en
raison de son comportement déplacé à l’égard
des infirmières et des autres patients. Cet homme a été condamné 23 fois
en 14 ans, pour usage de stupéfiants, vol aggravé, violences avec armes … Des
délits nombreux dans son casier judiciaire chargé.
Il est condamné à un an d’emprisonnement, dont six
mois avec sursis, et avec une obligation de soins et une mise à l’épreuve de
deux ans. Il a l’interdiction de revenir
dans les locaux de « Brin de causette »
et de rentrer en contact avec ses victimes.
Sarah M. – Rebecca M. – Anna G.
Bravo pour ce blog. Les articles sont très factuels, agréables à lire et nous rappellent à quel point la société peut être violente. Dans ce contexte, on comprend mieux le rôle de la justice et les difficultés qu'elle peut rencontrer. Félicitations!
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