mardi 6 juin 2017

Rencontre avec une surveillante pénitentiaire

« La sécurité avant tout »

Madame X, surveillante pénitentiaire depuis 9 ans, en poste à la Maison d’Arrêt de Nantes, a rendu visite à la classe de seconde G du lycée Les Bourdonnières. La rencontre a eu lieu au CDI le mardi 23 mai 2017.


Madame X avec les élèves de 2G du lycée les Bourdonnières

 Malgré son caractère réservé, elle nous a parlé de ses 9 années de carrière. Elle nous a confié qu’elle a passé plusieurs concours : elle a  échoué à celui de la police et s’est orientée vers le métier de surveillante pénitentiaire.

Le concours pour devenir surveillant pénitentiaire comporte trois épreuves : une épreuve de culture générale,  une épreuve écrite et une épreuve sportive. Elle a ensuite intégré l’Ecole Nationale de l’Administration Pénitentiaire d’Agen (ENAP) où elle a effectué huit mois de formation  et deux stages dont un dans une prison pour femmes et un à Lorient avec des détenus  hommes.

Il y a de nombreuses règles dans le métier : par exemple,  les surveillantes peuvent travailler avec des détenus des deux sexes contrairement aux surveillants qui, eux, ne peuvent travailler qu’avec les personnes de leur sexe.

Puis elle nous a expliqué qu’il y a  différents grades possibles pour un surveillant pénitentiaire, elle-même ayant le grade de  surveillante. Pour gravir les échelons, il faut passer des  concours.

Différents grades et insignes apportés par Madame X. 
En haut à droite, l’écusson des surveillants de Nantes.
En bas à gauche, celui que les élèves surveillants portent à l’ENAP, en attendant leur affectation.

Derrière l’apparence d’un métier dur, strict et dangereux, Madame X nous dit ce qui la motive dans ce milieu carcéral : elle aime être proche des détenus, prendre le temps de les connaître, d’échanger avec eux. Elle est là aussi pour les protéger, les rassurer. Elle nous explique les qualités nécessaires pour exercer ce métier : être discret, juste, loyal, et observateur.

Lorsqu’on lui pose la question : «Votre métier vous suit-il une fois que vous êtes rentrée chez vous ?», elle nous fait cette réponse frappante. «Lorsque dans la journée, on décroche un pendu, c’est toujours difficile de l’oublier, même chez soi le soir.»


Porte d’entrée de la Maison d’Arrêt de Nantes.

Ce métier qui lui tient à cœur comporte aussi des points négatifs comme les horaires difficiles (jusqu’à 72 heures par semaine) ou encore les dates de vacances imposées. De plus, nous trouvons que le salaire mensuel reste très moyen pour le travail fourni : 1400 euros pour un surveillant débutant, 1700 euros après 9 ans de carrière (sans compter primes et heures supplémentaires).

Coursive de la Maison d’Arrêt de Nantes :
il y a vingt cellules de part et d’autre du couloir central.

Elle a pu nous confier le fait qu’elle a déjà subi des violences de la part des personnes incarcérées, mais en général les détenus cherchent moins l’affrontement avec les surveillantes. Pour remédier à  l’insécurité, les surveillants sont équipés pour parer toute  éventualité. Il y a un important système de surveillance et de nombreux dispositifs de sécurité : les surveillants portent tous une alarme portative à la ceinture.

Nous remercions sincèrement Madame X pour son intervention au sein du lycée, qui a énormément plu aux élèves et aux professeurs.

Cependant, nous avons un regret : la rencontre était trop courte !

Etienne B. - Bastien D. - Naïa C. - Mathis D. - Julie R.

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